The Revenant

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***SPOILERS***

C’était LA sortie attendue de ce début d’année.

D’abord, revenons sur le « inspired by true events » . Le fait qu’un film soit basé sur des faits réels:

1-n’a rien d’original puisqu’à peu près tous les films qui sortent depuis quelques temps portent cette mention.

2-ne veut pas dire grand-chose car toutes les histoires ou presque sont inspirées de la réalité.

3-ne garantit en rien un bon film. Parce que Jurassic Park, par exemple. On se fout que ce soit vrai ou pas. Une histoire demande juste à être bien racontée.

Donc=arrêtez de nous bassiner avec cette accroche racoleuse, insupportable, qui n’en est plus une. Miser sur cet effet d’annonce devient même suspect: le sujet ne se suffirait-il pas à lui-même pour qu’il faille insister sur le côté « authentique » de la chose?

Sinon, je n’ai pas aimé The Revenant, pour les raisons suivantes:

The Revenant ne raconte pas grand-chose (une histoire de vengeance classique), et offre des successions de scènes toutes plus éprouvantes, organiques, les unes que les autres. Et beaucoup de gens vont trouver ça génial parce que « waouh quelle performance », et je leur répondrai que si je voulais voir une performance artistique de ce type, j’irais voir de l’art contemporain dans les musées où des gars s’enferment pendant 10 jours sans manger ni boire pour se vider de leur sang et faire popo sur des toiles. J’en ai marre de voir l’ultra-dégueulasse envahir nos écrans, de revivre des passions du Christ à l’infini. Je m’insurge contre ce cinéma du masochisme qui nous transforme peu à peu en voyeurs complices.

-Ok, on a compris, c’est tourné en lumière n-a-t-u-r-e-l-l-e. Du coup, Inarritu met des plans d’arbres ensoleillés partout, partout, partout. Oui c’est beau, non ça ne suffit pas à faire un film. Ou alors, ça s’appelle un documentaire diffusé sur National Geographic Channel. Où est passée la virtuosité de Birdman?

-Inarritu s’est pris pour Terrence Malick, et ce n’est pas une bonne nouvelle. Les scènes chelou ultra-répétitives où l’on voit la femme défunte de Glass (qui flotte) et…les arbres, où l’entend une voix-off faire semblant de raconter des trucs profonds et mystiques, rappellent invariablement le cinéma de Malick, dans tout ce qu’il y a de plus ennuyeux.

-L’attaque de l’ours: j’ai oscillé entre effroi et rire nerveux. Je n’ai pas su à ce jour m’expliquer pourquoi. Peut-être parce qu’elle est un tout petit peu grotesque?

-L’accent southerner de Tom Hardy. C’est juste moi ou l’accent sudiste américain à tendance redneck est véritablement pénible à endurer?

-Le scénario MEGA-CONVENU sans aucune SURPRISE: on sait que Léo va en baver mais finira par s’en sortir, juste le temps de faire la peau au méchant. Merci d’avoir laissé des indices grossiers (la GOURDE! le sauvetage de la fille du chef indien qui, on le sait, lui vaudra une immunité au bon moment) tellement cramés à des kilomètres…

-Le manque d’empathie que suscite le personnage de Glass, tellement désincarné que si ce n’était pas Léonardo DiCaprio qui jouait le rôle, on se foutrait carrément de ce qui pourrait lui arriver.

-Les efforts démesurés et ô combien pathétiques de Léo pour gagner son Oscar. Donnez-lui, et qu’on n’en parle plus.

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2 réflexions sur “The Revenant

  1. Non seulement je suis entièrement d’accord avec toi, mais qui plus est, je ne donnerai aucune récompense à cette pathétique histoire de lombric qui sème ses viscères et traine sa vengeance. Quant à la scène de l’ours, bah, on se croirait revenu au temps des mâchoires mécaniques de jaws, non? Ah et au fait, pour moi, l’accent en VO de Tom Hardy, c’est du southerner à tendance so british, du coup ça pique un peu dans le contexte.

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